Jeune Afrique, 28 de Enero- Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Union européenne se sont inquiétés jeudi de l’"incertitude" causée au Nigeria par l’absence prolongée du président Umaru Yar’Adua et ont appelé le pays à répondre par la voie démocratique à ce vide du pouvoir.
"Le Nigeria traverse une période d’incertitude en raison de la maladie prolongée du président Umaru Yar’Adua", ont constaté la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, ses homologues britannique et français David Miliband et Bernard Kouchner, et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, dans un communiqué publié à l’occasion de la conférence de Londres sur l’Afghanistan.
Souhaitant au président nigérian un "rétablissement complet", ils ont souligné que "la stabilité et la démocratie au Nigeria ont une grande importance au-delà de ses frontières immédiates".
Remarquant que le Nigeria avait entamé un "dialogue" envisageant la possible succession du président Yar’Adua, Mme Clinton et ses collègues européens ont dit "louer ces efforts" menés "au travers des institutions démocratiques appropriées".
"L’adhésion (du Nigeria) aux normes démocratiques" est un élément "clé" pour permettre aux pays de relever les défis auxquels il est confronté, ont-ils ajouté.
L’absence de M. Yar’Adua depuis 65 jours a débouché mercredi sur un bras de fer entre l’exécutif et le législatif nigérian: le sénat fédéral lui a demandé de transférer son pouvoir au vice-président Goodluck Jonathan, mais le gouvernement s’y est immédiatement opposé.
Mme Clinton et ses collègues ont également exprimé leur "profond regret" face aux violences entre chrétiens et musulmans dans la ville de Jos (centre du Nigeria), qui ont fait au moins 326 morts, selon un bilan officiel.
Ils ont demandé à chaque partie d’exercer de la "retenue" et de chercher à résoudre leur différend par des "moyens pacifiques".