L’Afrique australe tente de désamorcer les tensions au Zimbabwe

Le président namibien Hifikepunye Pohamba, président en exercice de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), et ses homologues mozambicain Armando Emilio Guebuza, sud-africain Jacob Zuma et zambien Rupiah Banda, membres de l’organe de sécurité de la SADC, se sont retrouvés à la mi-journée dans un hôtel de luxe à deux pas des célèbres chutes Victoria.

"S’il y a quelque chose que nous devons apprendre des soulèvements en cours au nord de notre continent, c’est que les attentes légitimes des citoyens de nos pays ne peuvent pas être considérées comme acquises", a souligné le président zambien dans son discours inaugural.

"Nous devons donc, au niveau de la SADC, continuer à consolider la démocratie", a poursuivi l’hôte du sommet, estimant que l’organisation régionale "devrait pouvoir apporter des solutions maison là où il y a des problèmes de gouvernance ou des disputes électorales".

Les quatre présidents devaient essentiellement aborder la situation au Zimbabwe, où l’échec d’un gouvernement d’union et la perspective de nouvelles élections font renaître les violences.

Ils devaient notamment entendre le président Robert Mugabe et son rival Morgan Tsvangirai, devenu Premier ministre en février 2009 à la faveur d’un accord de partage du pouvoir parrainé par la SADC. Aucun des deux hommes n’était présent au début de la réunion.

Leur coalition semble vivre ses derniers instants, les deux camps appelant à la tenue rapide d’élections.

Morgan Tsvangirai, qui vient d’effectuer une tournée régionale, appelle la SADC à rédiger une "feuille de route" devant garantir la tenue d’un scrutin libre et équitable, alors que le climat politique devient de plus en plus lourd dans son pays, où ses partisans sont harcelés par le camp Mugabe.

"A moins que la région n’étouffe les tensions", le Zimbabwe pourrait à nouveau plonger dans "le chaos", a-t-il récemment mis en garde, évoquant un "divorce à l’amiable" d’avec Robert Mugabe.

"Morgan Tsvangirai a rencontré tous les leaders de la région. La question est de savoir si la SADC aura vraiment la volonté politique de faire pression" sur Robert Mugabe, a indiqué à l’AFP l’un de ses lieutenants, avant le début de la réunion.

Or, l’organisation régionale est jusqu’à présent restée très réservée sur ce dossier, ses différents dirigeants ayant des vues assez divergentes.

"Qu’est-ce qu’on peut attendre d’un sommet de la SADC ?", a interrogé, incrédule, un diplomate zimbabwéen en marge des discussions. "Ca sera juste des discussions de plus!"

La troïka devait également discuter de la situation à Madagascar, enlisée dans une crise politique depuis le renversement par le chef de l’opposition Andry Rajoelina du président Marc Ravalomanana avec l’appui de l’armée il y a deux ans.

Un gouvernement d’union nationale vient d’être nommé, qui doit gérer les affaires courantes avant l’organisation rapide d’élections, mais les anciens présidents Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy estiment que la SADC a échoué dans sa mission de médiation.

 

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