Jeune Afrique, 28 de Enero- L’Agence française de développement et ses quelque 1 700 employés vont changer de directeur général le 1er avril. Après neuf ans de bons et loyaux services, Jean-Michel Severino, 53 ans, quitte l’immeuble de la rue Roland-Barthes. Il est actuellement en pourparlers avec la Fondation Bill et Melinda Gates pour un poste de coordinateur Afrique et ne devrait pas, en toute hypothèse, s’éloigner de la vaste sphère du développement. En guise de « testament », Severino s’apprête à publier un troisième livre. Titre provisoire : L’Afrique milliardaire. Pour lui succéder, trois énarques tiennent la corde : Philippe de Fontaine Vive Curtaz, vice-président de la Banque européenne d’investissement et ancien du Trésor ; Dov Zerah, ancien PDG de Dagris, ancien directeur de cabinet de Michel Roussin à la Coopération et proche de Claude Guéant, le secrétaire général de l’Élysée ; et Anne-Marie Idrac, actuelle secrétaire d’État chargée du Commerce extérieur et ancienne PDG de la RATP et de la SNCF.
Quai d’Orsay : Gompertz sur le départ.
Stéphane Gompertz, 61 ans, directeur Afrique et océan Indien au ministère des Affaires étrangères, devrait quitter son poste à la mi-2010 pour prendre la tête d’une importante ambassade. À l’instar de Bruno Joubert, ancien conseiller Afrique de Nicolas Sarkozy nommé à Rabat, Gompertz n’a pas hésité, ces derniers mois, à faire entendre sa différence sur certains dossiers pilotés en direct par le secrétariat général de l’Élysée. Notamment à propos de la gestion de la crise guinéenne avant le massacre du 28 septembre et du soutien tacite de la France au président malgache, Andry Rajoelina.
Dakar : après Rufin, Combles ?
L’avocat Dominique de Combles de Nayves, qui a fait une partie de sa carrière au ministère des Affaires étrangères (il a été ambassadeur en Hongrie) avant d’être nommé secrétaire général de la Cour des comptes, est sur les rangs pour succéder à Jean-Christophe Rufin à la tête de la prestigieuse ambassade de Dakar. Après avoir refusé il y a peu le poste de Yaoundé, qu’il ne considérait pas comme étant « à sa hauteur », cet ancien directeur de cabinet d’Alain Richard, le ministre socialiste de la Défense, est donné en pole position. À moins que Gompertz…
Niamey : Sarkozy s’inquiète.
Nicolas Sarkozy, qui a prévu de rendre visite à Ali Bongo Ondimba, à Libreville, en marge de son voyage au Rwanda, fin février, a reçu récemment un rapport faisant état de la volonté du président nigérien, Mamadou Tandja, que l’on sait diplomatiquement isolé, de nouer des liens privilégiés avec l’Iran, la Chine et la Libye. Un voyage de Tandja à Téhéran est à l’étude. Son éventuelle concrétisation, au vu des intérêts d’Areva dans l’uranium du Niger, préoccupe beaucoup Paris.
Djibouti : loyer à durée déterminée.
Les autorités djiboutiennes ont profité de la courte visite de Sarkozy, le 19 janvier, pour mettre sur la table l’épineux problème du loyer de la base militaire française. En vertu d’un accord révisable tous les trois ans, ce loyer annuel est actuellement de 30 millions d’euros (30 millions de dollars pour la base américaine, inférieure en taille et en effectif). Une somme que le président Ismaïl Omar Guelleh souhaite voir réévaluée dans le cadre de la renégociation globale des accords de défense avec la France.