Dans les coulisses de l’élection

Jeune Afrique, 28 de Septiembre- Jamais un mirage n’avait d’aussi près tutoyé le miracle. À l’unisson pour une fois, tous les acteurs de la crise ivoirienne l’assurent : après cinq années d’attente fébrile et d’état d’exception constitutionnelle, la première élection présidentielle véritablement démocratique depuis l’indépendance devrait avoir lieu le dimanche 31 octobre.

Candidats, observateurs internationaux, classe politique, opinion publique se veulent formels : c’est avec à sa tête un chef d’État fraîchement élu (ou réélu), très vraisemblablement à l’issue d’un second tour, que la Côte d’Ivoire bouclera l’année 2010. Dans ce pays où l’Histoire semble s’être figée il y a dix-sept ans, à la mort de Félix Houphouët-Boigny, le long d’une ligne de partage politico-ethnique immuable, c’est le même trio, déjà en place lors de la disparition du « Vieux », qui s’apprête à entrer en lice. Bédié, Gbagbo, Ouattara : une même génération (une dizaine d’années sépare le premier des deux autres), mais des profils, des tempéraments, des itinéraires, des visions et des réseaux très différents.

Transition démocratique féconde

Ces trois personnalités écrasent le paysage politique au point que les onze années de tourmente qu’à connues la Côte d’Ivoire depuis le coup d’État de décembre 1999 n’ont accouché d’aucune figure nouvelle d’envergure nationale. À une exception près : Guillaume Soro, dont le mûrissement accéléré devrait arriver à maturation pour les échéances suivantes.

Est-ce à dire que les années 2000 furent une décennie perdue ? Peut-être. Une régression ? Rien n’est moins sûr. Car au-delà des convulsions qui ont secoué la Côte d’Ivoire, cette période aura aussi été celle d’une transition démocratique certes douloureuse, mais féconde, mettant en jeu des notions fondamentales et jusque-là taboues comme la définition de la citoyenneté, l’attribution du droit de vote et la construction d’un espace civique. Il est probable qu’avec ou sans MM. Bédié, Gbagbo­ et Ouattara la Côte d’Ivoire n’aurait pas pu faire l’économie de cette crise de formation de l’État.

Prenons donc le pari de démentir les cassandres et de rêver tout haut. La mère de toutes les batailles électorales ivoiriennes aura bien lieu le 31 octobre et elle mettra aux prises trois hommes qui ont enfin acquis la capacité de passer des compromis, pris en compte l’intérêt général et décidé de gouverner pour le bien de tous les Ivoiriens. Avec qui s’apprêtent-ils à monter au front ? Quel état-major ? Quels réseaux d’influence ? Quels appuis financiers et politiques ? Tel est l’objet de cette enquête.

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