All África, 3 de Junio- "Cette nouvelle loi n’est qu’une pale copie de l’ordonnance 005. Le régime de la presse restera toujours régi par la loi 029", a avancé d’entrée de jeu le président de l’Assemblée nationale Nassour Guelengdouksia Ouaïddou, qui a pourtant reçu en audience dans son bureau le 1er juin les responsables professionnels des journalistes. Les députés, qu’ils soient de l’opposition ou du parti au pouvoir, ont fustigé lors des débats ce projet de loi, introduit par le gouvernement."Dans ce nouveau projet, l’on parle de contrôler les dérapages.
Or, liberté et contrôle ne vont pas de pair", a relevé le député et ancien journaliste Malla Oullou Yakema. Sa collègue du parti au pouvoir le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) Loum Elise s’est demandée s’il est bon de revenir 20 ans en arrière pour remettre en cause cette avancée. Pour le député Ali Golhor, le gouvernement n’a aucune urgence pour soumettre un tel projet de loi pour discussion immédiate."Cette loi est contraire à l’esprit de l’Accord du 13 août 2007 en vue de renforcement du processus démocratique au Tchad", a-t-il insisté.
Que se soient les députés Dangaï Nokor, Saleh Kebzabo et autres, tous ont exigé son renvoi. En guise d’arguments, le ministre de la Communication Younouss Kedellah a jugé que cette loi, différente de l’ordonnance 005, allait décrisper le climat entre le gouvernement et les communicateurs. Sans suivre son argumentaire, les députés l’ont rejeté en bloc au grand bonheur des journalistes. Pour ces derniers, cette nouvelle loi comme l’ordonnance 005 instaure des dispositions comme l’offense au chef de l’Etat, de lourdes amendes, des suspensions de parution ou de diffusion de programmes des organes de presse, entre autres, qui constituent un recul de la liberté de la presse.
Finalement, les élus du peuple ont reconnu que ces genres de dispositions ont été bannis par les Etats démocratiques.