Soudan/présidentielle: l’ancien Premier ministre Sadek al-Mahdi candidat

Jeune Afrique, 25 de Enero- L’ancien Premier ministre soudanais Sadek al-Mahdi, renversé en 1989 par un coup d’Etat de l’actuel président Omar el-Béchir, sera candidat à l’élection présidentielle d’avril, a indiqué son parti lundi.

Sadek al-Mahdi, 74 ans, est le chef de l’influent parti d’opposition Umma et imam des "Ansar", une confrérie soufie vouant un culte au célèbre "Mahdi" qui avait défait les troupes du général britannique Gordon en 1885 pour prendre le pouvoir à Khartoum.

"Il a été désigné candidat à la présidentielle", a dit à l’AFP un responsable du bureau politique du parti Umma.

Descendant du "Mahdi", Sadek al-Mahdi a été Premier ministre à deux reprises, en 1966-67 alors qu’il était âgé d’une trentaine d’années, puis en 1986 suite à la victoire de son parti aux dernières élections multipartites que le Soudan ait connues.

Le parti Umma est la principale force d’opposition du Nord-Sudan, avec le Parti démocrate unioniste (DUP), au Parti du congrès national (NCP) du président Béchir.

Le chef du DUP, Mohammed Osmane al-Mirghani, ne sera pas candidat à la présidentielle, a par ailleurs indiqué sa formation lundi. Hatem al-Sir, le porte-parole du parti, représentera sa formation à la présidentielle, a dit à l’AFP, son assistant, Walid al-Bakri.

Depuis plusieurs semaines, des rumeurs circulaient à Khartoum sur la possible candidature de Sadek al-Mahdi à la présidentielle, mais le bureau politique du parti n’a pris sa décision que dimanche soir.

"Cette nomination pourrait permettre de réunifier le parti Umma qui est actuellement divisé (. . . ). Si cela se produit, le parti pourrait prendre de l’élan et faire des alliances avec d’autres partis du Nord", a déclaré à l’AFP Fouad Hikmat, analyste à l’International Crisis Group (ICG).

Des politiques avaient quitté ces dernières années l’Umma et le DUP pour rejoindre le parti du président Béchir, mais pourraient retourner au sein des deux partis d’opposition qui verraient ainsi leurs rangs gonfler, estime M. Hikmat.

"Je m’attends à ce que le parti Umma soit de plus en plus fort", a-t-il souligné.

Les élections -présidentielle, législatives et régionales- d’avril sont l’un des points-clés de l’accord de paix global (CPA) ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord du Soudan, majoritairement musulman, et le Sud, chrétien et animiste.

Les ex-rebelles sudistes ont choisi Yasser Arman, un musulman laïque du Nord, comme candidat à la présidentielle. Ce dernier compte sur de forts appuis au Sud-Soudan, mais peut-être moins dans le Nord, estiment plusieurs analystes.

L’opposition souhaite diviser le vote au premier tour de la présidentielle dans l’espoir que le président Béchir n’obtienne pas la majorité simple (50% plus une voix) et ainsi provoquer la tenue d’un second tour en présentant un seul candidat de l’opposition, selon des analystes et des hommes politiques soudanais.

Les candidats à la présidentielle ont jusqu’à mercredi soir pour déposer leur dossier à la commission électorale, à Khartoum.
 

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