Jeune Afrique, 11 de Mayo- Me Aimé Bokanga, du barreau de Kigali, a expliqué à l’AFP que le report était dû à des raisons d’ordre linguistique, l’autre défenseur de Nkunda, le Canadien Stephan Bourgon, ne comprenant pas le kinyarwanda, la langue choisie par les juges pour le déroulement des débats.
"Le tribunal a reporté l’audience au 11 juin, le temps de trouver un interprète pour faciliter les débats", a indiqué Me Bokanga.
Les avocats de Nkunda soutiennent que l’ancien chef d’état-major des armées rwandaises, le général James Kabarebe, nommé ministre de la Défense le mois dernier, est responsable de "l’arrestation et de la mise en détention illégales" de leur client.
Le 26 mars, la Cour suprême du Rwanda, se fondant sur le statut militaire de M. Kabarebe, s’était déclarée incompétente et avait renvoyé l’affaire devant la justice militaire.
Laurent Nkunda a été arrêté en janvier 2009 à Gisenyi, ville rwandaise frontalière avec Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), alors qu’il était à la tête de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Il est depuis en résidence surveillée en périphérie de Kigali.
Laurent Nkunda avait mis en déroute dans le Nord-Kivu (est de la RDC) l’armée congolaise en octobre 2008 et menacé de faire tomber Goma. A la suite d’un retournement d’alliance, les armées congolaise et rwandaise avaient lancé le 20 janvier une opération conjointe sans précédent contre les rebelles hutus rwandais dans l’est de la RDC, qui avait abouti dans un premier temps à l’arrestation de Nkunda.