Jeune Afrique, 15 de Octubre- Sa maison, dans la région de Tamatave, est inhabitable, mais Didier Ratsiraka s’en passera. L’ancien président, qui avait annoncé, en août 2009, qu’il ne rentrerait à Madagascar « que lorsque [sa] résidence d’Ambodiatafana sera[it] réhabilitée », semble avoir trouvé une solution de rechange. « Les autorités avaient promis de la refaire. Au lieu de ça, ils l’ont brûlée », dit-il en privé, en référence à l’incendie qui a ravagé sa demeure en juin dernier. Qu’à cela ne tienne, l’amiral squattera chez des amis.
Le 1er octobre, son intervention sur la chaîne malgache TV Plus a fait l’effet d’une bombe. Interrogé depuis sa résidence de Neuilly-sur-Seine, dans la banlieue pari sienne, où il vit en exil depuis plus de huit ans, Ratsiraka a annoncé son retour imminent. Celui qui fut chassé du pouvoir en 2002 par Marc Ravalomanana estime aujourd’hui qu’il serait criminel de ne rien faire alors que « tout part à vau-l’eau ».
« On ne parle que de ça à Tana », rapporte un journaliste. Cette annonce a notamment éclipsé la campagne pour le « oui » ou pour le « non » à la nouvelle Constitution, un texte auquel s’oppose d’ailleurs Ratsiraka.
L’homme, qui encourt une peine de dix ans de travaux forcés depuis sa condamnation en 2003, a-t-il négocié son retour avec la Haute Autorité de la transition ? Son entourage s’en défend. Le Premier ministre, le général Camille Vital – un ancien partisan de Ratsiraka –, y est en tout cas favorable : « Son retour facilitera les négociations. » Pour ce qui est de Ravalomanana, en revanche, « c’est mieux qu’il reste à l’étranger durant les sept prochaines années.