Jeune Afrique, 23 de Noviembre- Au pays des hommes intègres, la confiance règne… mais pas à 100 %. Avant même la publication des résultats de l’élection présidentielle de dimanche dernier, attendus jeudi soir « au plus tard », quatre candidats de l’opposition avertissent qu’ils ne reconnaîtront pas le nouveau chef de l’Etat. Lequel devrait être, selon toute probabilité, l’archifavori président sortant Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987.
« Nous, candidats de l’opposition, (…) rejetons tout résultat, aussi provisoire soit-il, qui sera prononcé » par la commission électorale « actuelle à l’issue du premier tour du scrutin présidentiel du 21 novembre 2010 », ont fermement indiqué dans une déclaration lue à Ouagadougou les quatre candidats Bénéwendé Stanislas Sankara, Hama Arba Diallo, François Ouampoussogo Kaboré et Boukari Kaboré.
Votants fantômes
Les raisons de cette défiance ? De « graves irrégularités » à travers le pays qui « entachent sérieusement la crédibilité et la régularité du scrutin », affirment-ils. Tout en réclamant « la reprise effective » de l’élection « dans des conditions régulières ». C’est-à-dire sans « votants fantômes »…
Car parmi les « irrégularités », les opposants citent volontiers « l’existence de listes parallèles d’électeurs », ou des « votes multiples », voire la « rétention intentionnelle » de cartes d’identité dans des « fiefs de l’opposition ».
Même si la mission d’observation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a jugé lundi l’élection « crédible » et « transparente » – mais en a-t-il jamais été autrement d’un quelconque scrutin présidentiel ? – les opposants réclament « la démission immédiate et sans condition du président actuel de la Céni », Moussa Michel Tapsoba, et la réorganisation de cette structure multipartite.
Les deux autres rivaux du président sortant, l’opposant Emile Pargui Paré (qui a cependant dénoncé des irrégularités sur les cartes d’électeurs) et l’indépendant Maxime Kaboré, n’ont quant à eux pas signé la déclaration de mardi. Le pire ennemi de Blaise Compaoré pourrait cependant être un taux de participation historiquement bas.