Jeune Afrique, 6 de Agosto- Mieux vaut tard que jamais. Dans une ordonnance du 3 août rendue publique hier jeudi, la Cour suprême guinéenne « accorde à la Ceni [Commission électorale nationale indépendante, NDLR] et à sa demande, la prorogation du délai pour l’organisation du second tour du scrutin présidentiel », qui aurait dû se tenir 14 jours après la promulgation officielle des résultats du premier tour, soit le 4 août.
Reste à déterminer la date du second tour. Elle « sera fixée par décret du président de la République, sur proposition de la Ceni », ajoute l’ordonnance, qui ne mentionne aucune date limite. Il faudra vraisemblablement attendre quelques semaines pour voir se départager l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo et « l’opposant historique » Alpha Condé.
Assurer la "crédibilité" du second tour
C’est pour « tenir compte » des « faiblesses » du premier tour – plaintes pour fraudes et recours en série ayant retardé la proclamation des résultats – que la Ceni avait demandé un délai supplémentaire.
Parmi les progrès à réaliser, elle a notamment cité « le réaménagement des bureaux de vote qui doivent être accessibles et proches des lieux de résidence des électeurs, l’impression et la livraison dans les délais des bulletins de vote du second tour, le déploiement sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger des matériels et documents électoraux supplémentaires ».
Le Premier ministre de la transition guinéenne, Jean-Marie Doré, a finalement eu gain de cause. Il avait estimé mercredi que le plus important n’était pas de fixer la date du second tour, mais d’assurer sa « crédibilité ».
Quant au président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne, qui était en visite mardi à Conakry, il s’était prononcé pour une organisation « le plus rapidement possible » du second tour. Un voyage qui avait sans doute pour objectif premier d’apaiser les esprits les plus réfractaires au report des élections. Les jours qui viennent nous diront s’il a réussi.