Ouganda: la police empêche le leader de l’opposition de manifester

La police a fait usage de gaz lacrymogènes et a tiré en l’air pour empêcher M. Besigye et plusieurs de ses partisans d’organiser une marche pour protester contre l’augmentation des prix des denrées de base et la mauvaise gouvernance, selon eux, du régime du président Yoweri Museveni.

 

M. Besigye comptait pour la deuxième fois de la semaine recourir à une méthode particulière: il a appelé les Ougandais à se rendre au travail à pied, espérant ainsi organiser une marche pour montrer au gouvernement le mécontentement présumé de la population.

 

Jeudi matin, M. Besigye était attendu par des policiers en tenue anti-émeute alors qu’il s’appêtait à quitter son domicile de Kasangati, dans la périphérie de Kampala pour se rendre au travail à pied.

 

"Nous l’avons empêché de marcher jusqu’à son lieu de travail. Nous avions des informations selon lesquelles Besigye avait incité les gens à se joindre à lui en chemin pour semer le chaos une fois en ville", a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police ougandaise, Vincent Ssekate.

 

"Il y a des lois régissant les processions et M. Besigye doit les respecter, faute de quoi nous ne pouvons pas l’autoriser à continuer", a-t-il ajouté.

 

Interrogé par l’AFP, M. Besigye a revendiqué son "droit à marcher pour aller au travail". "Pourquoi la police me bloque-t-elle ? Faut-il que je demande la permission de la police pour me rendre à pied au travail ?", a-t-il raillé.

 

En milieu de matinée, M. Besigye, entouré de ses supporters, était toujours surveillé par un imposant dispositif policier.

 

Lundi, il avait été arrêté et inculpé notamment "d’incitation à la violence" pour avoir tenté d’organiser une marche similaire. Il sera jugé le 11 mai.

 

L’arrestation de l’opposant avait été vivement critiquée par des organisations de défense des droits de l’homme.

 

M. Besigye avait été largement battu par le président sortant Museveni (au pouvoir depuis 1986) lors de l’élection présidentielle de février dernier, un scrutin marqué par des fraudes du régime en place, selon l’opposition.

 

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