Jeune Afrique, 24 de Abril- Pas de surprise pour la première élection « multipartite » au Soudan depuis 1986. Le président sortant, Omar el-Béchir, a été élu avec 68,24 % des voix (soit 6,9 millions de votes sur les 10,1 millions de suffrages exprimés), a annoncé, lundi, le président de la commission électorale.
Visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) dans l’affaire des crimes commis au Darfour, et venu au pouvoir par les armes en 1989, Omar el-Béchir comptait sur cette élection pour se légitimer. Mais ce résultat ne faisait plus l’objet d’aucun doute depuis que ses principaux concurrents – Yasser Arman, un musulman laïque appuyé par le SPLM, l’ex-rébellion sudiste, et Sadek al-Mahdi, du parti Umma – s’étaient retirés de la course, dénonçant une préparation frauduleuse de l’élection.
Le SPLM en deuxième position
Malgré tout, Yasser Arman, dont les bulletins de vote ont été imprimés avant que son retrait de la présidentielle ne soit officialisé, est arrivé largement en tête dans le Sud du pays. Il a, au total, obtenu quelque 2 millions de voix, ce qui le place en deuxième position du scrutin.
Cette adhésion des Sud-Soudanais au SPLM est confirmée, s’il en était besoin, par le score de du chef du parti, Salva Kiir, à la présidentielle de la région semi-autonome. Il l’a emporté avec 92,9 % des voix. Son seul opposant, un autre ex-rebelle du Sud, Lam Akol, qui a dirigé la diplomatie soudanaise de 2005 à 2007, est considéré par certains Sud-Soudanais comme un allié de Khartoum.
Le score de Salva Kiir, qui est ouvertement favorable à la sécession de sa région, laisse peu de doute quant au résultat du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan, prévu en janvier 2011. Dès les résultats annoncés, Omar el-Béchir s’est engagé à ce que ce référendum se tienne bien à la date prévue.