Jeune Afrique, 21 de Enero- Le calme semblait revenu jeudi matin à Jos, ville du centre du Nigeria où quatre jours d’affrontements ethnico-religieux ont fait au moins 300 morts.
"Tout est rentré dans l’ordre, plus aucun combat ou violences n’ont été signalés", a déclaré à l’AFP Gregory Anting, le chef de la police de l’Etat du Plateau, dont Jos est la capitale.
"Cela semble terminé pour l’instant, mais il y a surtout des soldats dans les rues", a témoigné auprès de l’AFP un résident, Mohammed Anguarrogo, interrogé par téléphone à son domicile de la banlieue nord de Jos, également touchée par les violences.
Selon M. Anting, les milliers de personnes qui avaient fui cette ville d’un demi-million d’habitants "commencent à rentrer chez eux" avec l’assouplissement du couvre-feu, allégé de 24H sur 24 à 17H00-10H00 du matin, pour constater d’éventuels dégâts et se mettre en quête d’eau et de nourriture.
Un journaliste local basé à Jos a aussi indiqué à l’AFP que les autorités locales avaient commencé à distribuer riz, couvertures et bassines aux victimes des violences.
"Les activités commencent à reprendre doucement", a également indiqué le chef de la police de l’Etat.
Le gouvernement local a toutefois interdit la circulation des motos-taxi, connus sous le nom d’"okadas" et accusés d’être utilisés "par des criminels qui profitent de la situation".
Un correspondant de l’AFP a vu dans les rues des milliers de soldats et policiers chargés de prévenir toute résurgence des heurts qui ont embrasé la ville.
L’armée a érigé partout des points de contrôles où des soldats arrêtent et fouillent tous les véhicules.
Jeudi, les habitants ont commencé à enterrer les morts, mais aucun bilan officiel des victimes n’a encore été établi depuis les chiffres fournis mardi soir à l’AFP de sources religieuses et paramédicale.
Un correspondant de l’AFP a pu voir dans la matinée un véhicule blindé de l’armée tirer une remorque chargée de dizaines de corps en direction d’un cimetière de la ville.