Jeune Afrique, 25 de Marzo- "Ce rapport, que nous avons désormais lu, ne contient aucune preuve (soutenant) ces déclarations", a déclaré la directrice exécutive du PAM, Josette Sheeran, lors d’une conférence de presse à Genève. "Nous n’avons reçu aucune preuve de détournements massifs à quelque niveau que ce soit".
"Ce sont des allégations, il n’y a dans le rapport aucun fait les soutenant", a de son côté déclaré une porte-parole du PAM, Emilia Casella, regrettant que les informations au conditionnel dans le rapport aient été tenues pour sûres.
Selon le document du Groupe de contrôle sur la Somalie (chargé de surveiller l’embargo sur les armes dans ce pays), dont l’AFP a eu en partie connaissance, près de la moitié de l’aide alimentaire du PAM est détournée dont 30% par des partenaires locaux et les personnels de l’agence.
L’agence onusienne a mis en cause ce rapport dès sa révélation, appelant le 11 mars à une "enquête indépendante" à laquelle elle se dit "prête à coopérer totalement".
"L’intégrité de notre organisation est d’une importance capitale, nous examinerons et enquêterons sur toutes les questions soulevées par ce rapport", avait alors affirmé Mme Sheeran.
"Tout enquête indépendante pour étudier cette question sera la bienvenue", a répété jeudi la responsable du PAM, reconnaissant que les activités en Somalie sont "risquées", d’autant que l’agence n’est plus présente partout.
Josette Sheeran a insisté sur le fait que la Somalie était "sans aucun doute l’opération la plus dangereuse et la plus complexe" du PAM dans le monde.
L’agence, qui vient en aide à quelque 2,5 millions de personnes dans ce pays, en guerre civile quasi-continue depuis 1991, avait annoncé début janvier la suspension de ses activités dans le centre-sud sous contrôle des insurgés islamistes shebab en raison de la multiplication des "attaques et menaces".