Jeune Afrique, 4 de Mayo- La Haute cour d’Abuja, qui devait notifier officiellement les chefs d’accusation retenus contre Vincent Ogbulafor, a été fermée par ses employés qui exigent des augmentations salariales, a constaté un photographe de l’AFP.
Aucune nouvelle date n’a été fixée pour la comparution de M. Ogbulafor.
Le haut responsable politique, qui est venu se présenter devant la justice, est soupçonné d’avoir attribué des contrats frauduleux à l’époque où il était ministre chargé des missions spéciales du gouvernement d’Olusegun Obasanjo entre mars et novembre en 2001.
Deux fonctionnaires et deux entrepreneurs sont également soupçonnés dans cette affaire de fraude évaluée à un montant total de 223 millions de nairas (environ 1,1 million d’euros, 1,5 million de dollars), selon des documents de justice consultés par l’AFP.
Le juge Ishaq Bello avait approuvé la semaine dernière une demande de mise en accusation formelle des cinq hommes présentée par la Commission gouvernementale chargée des affaires de corruption, l’ICPC (Independent Corrupt Practices and other related offences commission).
Vincent Ogbulafor, 61 ans, s’affirme innoncent des accusations portées contre lui. Président du PDP depuis 2007, il est au centre de graves dissensions internes en prévision des élections générales de l’an prochain et du choix d’un candidat à la présidentielle.
M. Ogbulafor, que les réformistes du parti veulent voir démissionner, veut que le prochain candidat soit un musulman du nord, car l’actuel président Umaru Yar’Adua, malade et absent de la scène publique depuis des mois, est issu de cette région et a été élu en 2008.
En vertu d’un règlement interne au parti, chaque président élu doit être choisi pour un second mandat, soit huit ans, en alternance entre le nord et le sud de cette fédération de 150 millions d’habitants.
Mais M. Yar’Adua est remplacé à titre intérimaire depuis le 9 février par Goodluck Jonathan, issu du sud, et ce dernier n’a pas encore annoncé ses intentions alors qu’une campagne d’affichage à Abuja, dont il dément être à l’origine, le présente depuis une semaine comme le meilleur présidentiable.
Samedi, les fonctionnaires avaient annoncé leur intention de se mettre en grève à partir de mardi pour obtenir une augmentation de salaire allant jusqu’à 50% et obtenir un salaire minimum de 18. 000 nairas (120 dollars).
Le président Gooluck Jonathan avait promis de se pencher sur leur cas, conduisant leur syndicat à suspendre le mouvement. Les employés de la justice n’ont toutefois pas suivi le mouvement.