Jeune Afrique, 22 de Marzo- "Le tribunal a décidé qu’il y avait des éléments suffisants contre les accusés", a déclaré le juge Nyakwawa Usiwausiwa, ajoutant que le couple homosexuel pouvait appeler à la barre ses témoins à compter du 3 avril.
Le tribunal de Blantyre, capitale économique de ce pays d’Afrique australe, aurait dû rendre lundi sa décision.
"La défense a demandé l’ajournement de la décision de justice afin de se préparer", a précisé à l’AFP l’avocat du jeune couple, Oswald Ntuwakale. Elle avait décidé de ne présenter aucun témoin pendant le procès en janvier et février.
Selon lui, "les accusés vont vouloir se défendre eux-mêmes et appeler leurs propres témoins".
De nombreux diplomates, défenseurs des droits des homosexuels et journalistes étaient présents à l’audience. La police a escorté le couple menotté jusqu’au tribunal de Blantyre et dispersé une cinquantaine de personnes présentes à ses abords.
Tiwonge Chimbalanga, 20 ans, et Steven Monjeza, 26 ans, ont été arrêtés fin décembre pour s’être "mariés" publiquement, première cérémonie symbolique d’un "mariage" gay dans ce pays conservateur d’Afrique australe. Inculpés d’"attentat à la pudeur", les deux hommes ont plaidé non coupable.
Leur démarche a suscité une large indignation. Les églises protestantes du Malawi ont appelé vendredi le gouvernement à maintenir la loi réprimant l’homosexualité alors que des donateurs internationaux se disaient "inquiets" des récentes arrestations d’homosexuels dans le pays.