Jeune Afrique, 18 de Mayo- Le procureur a réclamé une condamnation au maximum prévu par la loi, soit 14 ans de prison. Le juge a suspendu sa décision sur la peine au jeudi 20 mai.
Steven Monjeza, 26 ans, et Tiwonge Chimbalanga, 20 ans, ont comparu menottés. Ils avaient été arrêtés à la fin décembre après avoir organisé la première cérémonie de mariage gay de ce petit pays conservateur d’Afrique australe et avaient été inculpés d’"attentat à la pudeur".
M. Monjeza a finalement été jugé coupable "d’avoir eu une connaissance charnelle de M. Tiwonge (. . . ) ce qui est contre l’ordre de la nature", et M. Tiwonge "d’avoir permis cette sodomie".
"L’Etat a prouvé que les deux hommes s’étaient mariés", a ajouté le juge Nyakwawa Usiwa Usiwa. "Il a été prouvé que le couple avait auparavant vécu comme mari et femme pendant cinq mois", a-t-il ajouté.
La procureure Barbra Mchenga a demandé la peine maximale, évoquant un "crime planifié et bien exécuté".
"Ce dossier a laissé une balafre sur la moralité du Malawi", a-t-elle poursuivi, en reprochant aux accusés de ne pas avoir "manifesté de remords ou de regrets pour leur action. "
L’avocat de la défense, Me Mauya Msuku, a demandé une peine clémente et souligné que ses clients n’avaient jamais été condamnés auparavant.
"Bien que le chef d’inculpation soit d’ordre criminel, il s’agit d’une faute technique pour laquelle les deux hommes ont déjà payé puisqu’ils sont en prison depuis décembre", a-t-il ajouté.
Les deux hommes n’ont pas réagi à l’annonce de leur condamnation dans une salle d’audience remplie de journalistes et de curieux. Plus de 300 personnes s’étaient également rassemblées à l’extérieur du tribunal pour l’occasion.
Leur arrestation et leur maintien en détention ont suscité l’indignation des communautés de défense des droits de l’Homme et des organisations de lutte contre le sida.
La répression de l’homosexualité au Malawi complique la lutte contre le virus VIH, alors que le taux de prévalence est de 14% dans le pays.