Jeune Afrique, 11 de Mayo- Un accord a été trouvé sur "la formation d’un groupe de travail dans la perspective d’un statut avancé" qui serait accordé par l’UE à la Tunisie, a déclaré à la presse le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires européennes Diego Lopez Garrido, dont le pays préside l’UE.
Il s’exprimait à l’issue d’une réunion avec le commissaire européen en charge de la politique de voisinage, Stefan Füle, et le ministre tunisien des Affaires étrangères, Kamel Morjane.
Il s’agira notamment d’intensifier le dialogue politique et les relations commerciales, a précisé M. Füle, ajoutant que l’UE et la Tunisie étaient d’accord pour dire qu’il "n’y a pas de tabous", y compris sur les questions de droits de l’Homme et les libertés fondamentales.
Plusieurs ONG, dont Human Rights Watch, dénoncent régulièrement les atteintes à la liberté d’expression et la répression des anciens prisonniers politiques en Tunisie. Ils dénoncent aussi le non respect de la liberté de la presse et le harcèlement de journalistes.
Les négociations en vue d’un statut avancé aborderont également la question des migrations, a aussi estimé M. Füle.
"Notre demande d’accéder à un statut avancé est une indication de l’engagement de la Tunisie sur cette voie des réformes politiques qui ne date pas d’aujourd’hui", a affirmé de son côté Kamel Morjane.
Le gouvernement tunisien continuera "à travailler pour plus de liberté, pour plus de démocratie, d’une façon réfléchie, d’une façon sûre, pour permettre à notre pays de continuer à avancer comme il l’a fait au cours des 20 dernières années", a-t-il dit.
Bruxelles espère parvenir à un résultat sur le statut avancé "cette année".
En novembre 2008, Tunis avait exprimé son désir d’obtenir un "statut avancé" de l’UE. La Tunisie et l’UE avaient conclu en 1995 un accord de partenariat, le premier du genre à lier un pays du sud de la Méditerranée à l’Europe.
Le Maroc est le seul pays de la région à détenir ce statut.
La Tunisie et l’UE sont jusqu’à présent liées par un accord d’association et un plan d’action de la politique européenne de voisinage expirant en 2010.
Ces accords assortis d’importants financements européens ont déjà permis l’instauration d’un partenariat économique et stratégique avec l’abolition des barrières douanières sur les produits manufacturés, ainsi qu’une collaboration en matière de sécurité et de flux migratoires.