Bénin: les partisans d’Adrien Houngbédji réprimés lors d’une manifestation

La contestation n’aura pas eu le temps de prendre dans les rues de Cotonou. La police a dispersé jeudi, avec des grenades lacrymogènes, la centaine de manifestants, venus contester la victoire de Boni Yayi au premier tour de l’élection présidentielle béninoise, a indiqué à l’AFP une source policière.

« Nous ne pouvions pas accepter que leur présence dans les rues obstrue la liberté des autres », a indiqué le directeur général de la police nationale, le commissaire Anki Dosso Maïga. « Après leur avoir demandé de quitter les lieux en vain nous avons tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser », a-t-il poursuivi.

Les partisans de l’Union fait la nation (UN), l’alliance de partis soutenant l’opposant Adrien Houngbédji, s’étaient rassemblés sur la Place de l’Étoile-Rouge, en centre-ville, et sur la place Lénine, dans l’est de Cotonou. Les supporters de l’adversaire de Boni Yayi ont organisé des sit-in et brûlé des pneus sur la voie publique, a constaté un journaliste de l’AFP.

Arborant des pancartes « Un seul mot : Houngbédji, président ! », « Yayi donne nous les vrais résultats » ou encore « Yayi voleur ! », les manifestants ont été rapidement dispersés par les forces de sécurité, et n’ont que brièvement occupé les artères principales.

"Flagrant délit"

Le député Raphaël Akotègnon, membre de la principale coalition de l’opposition a été interpellé, dans le cadre de procédure de « flagrant délit », a indiqué le commissaire Maïga. Le parlementaire aurait notamment « essayé d’enduire le commissaire central d’essence », a-t-il ajouté.

Ces manifestations traduisent un climat de tension, alors que les Béninois semblaient déjà avoir tourné la page de la présidentielle et reprenaient leurs occupations.

Les résultats provisoires proclamés par la Cour constitutionnelle ont annoncé la victoire à 53 % des suffrages du président sortant Boni Yayi dès le premier tour. L’opposant Adrien Houngbédji, arrivé deuxième avec 35,6 % des voix selon la Commission électorale nationale autonome (Cena), dénonce un « scrutin injuste » et un « complot ». Il s’est d’ailleurs autoproclamé « président élu ».

Les candidats ont jusqu’à vendredi minuit (23h00 GMT) pour déposer d’éventuels recours devant la Cour constitutionnelle.

Malgré les problèmes d’organisation, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avait salué « le déroulement dans le calme et de façon ordonnée » du premier tour et l’Union africaine (UA) avait qualifié l’élection de « libre et transparente ».

 

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