Les services du président sénégalais Abdoulaye Wade ont annoncé la venue du président ivoirien Alassane Ouattara, jeudi. L’occasion pour Abidjan et Dakar de renouer de bonnes relations après les violences des années Gbagbo.
Soutenu par Abdoulaye Wade durant la crise postélectorale ivoirienne, Alassane Ouattara se devait de rendre la politesse. Ce sera bientôt chose faite, le nouveau président ivoirien effectuant « une visite d’amitié au Sénégal le jeudi 12 mai 2011 à partir de 16 heures (locales et GMT) », a déclaré mardi soir la présidence sénégalaise dans un communiqué lu sur la télévision publique RTS.
Ouattara « a tenu à réserver sa première sortie après sa prestation de serment au Sénégal en raison des relations traditionnelles qui ont toujours existé entre le peuple ivoirien et le peuple sénégalais », ajoute le texte, qui demande à la population d’« accueillir très chaleureusement cet ami du Sénégal ».
La chute de Gbagbo, "une très bonne chose"
Wade avait été le seul président africain à réagir publiquement à la chute de Laurent Gbagbo, le 11 avril, en disant que celle-ci était « une très bonne chose. (…) À l’avenir, aucun chef d’État africain ne pourra plus s’aviser de refuser le verdict des urnes. Si l’on avait accepté le maintien de Laurent Gbagbo au pouvoir, ce n’était plus la peine d’organiser des élections en Afrique », avait-il dit.
À l’issue d’une visite en Côte d’Ivoire, le 21 avril à Abidjan, le chef de la diplomatie sénégalaise Madické Niang avait été encore un peu plus loin en déclarant que même si le sort de Gbagbo était « une question ivoirienne », le Sénégal était contre « l’impunité » pour lui. Les relations entre Wade et Gbagbo ont souvent été très ombrageuses [voir ici un aperçu de leurs nombreuses frictions]
Une communauté prise pour cible
Car une forte communauté sénégalaise, évaluée officiellement à plusieurs milliers de personnes, vit en Côte d’Ivoire et a souvent été visée par les « ultras » du régime de Gbagbo quand les propos ou les positions politiques de Wade les indisposaient. Selon la presse sénégalaise, au moins une dizaine de Sénégalais ont par exemple été tués pendant les troubles post-électoraux.
De fait, dès décembre 2010, le Sénégal avait soutenu la position de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) favorable à Ouattara. Entre les premier et second tours du scrutin, en novembre 2010, ce dernier avait même effectué une visite à Dakar, où il avait rencontré le président Wade, ce qui avait provoqué la fureur du camp Gbagbo; Abidjan avait alors rappelé son ambassadeur à Dakar. (avec AFP)
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