Parallèlement à ses fonctions à la présidence, Runyinya Barabwiriza enseignait à l?Université nationale du Rwanda (UNR) lors du génocide en 1994.
"Le procès a démarré hier (mardi) devant le tribunal de grande instance de Huye. Le procureur a terminé son accusation et les débats reprendront le 21 avril", a indiqué à l?AFP Maître Raphaël Mutembe, l?un des avocats de l?universitaire.
"Il est accusé de préparation du génocide, incitation au génocide et distribution d?armes en prévision du génocide" des Tutsi, a indiqué Me Mutembe, du barreau de Kigali.
Le procureur soutient que les crimes portés contre l?ancien conseiller présidentiel ont été commis avant le 6 avril 1994, a ajouté l?avocat rwandais.
L’accusé était, depuis juin 1993, président du parti présidentiel, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), pour la préfecture de Butare (sud).
Lors de cette première présentation devant un tribunal, depuis son arrestation en 1994, le botaniste a demandé en vain à pouvoir comparaître libre.
Le juge a rejeté la requête, évoquant notamment la gravité des crimes, a rapporté Radio Rwanda (gouvernementale).
Dans un récent rapport, la Commission nationale rwandaise des droits de l?homme avait appelé à la remise en liberté immédiate de l’ancien conseiller présidentiel, arguant de sa détention illégale.
Cet appel avait valu à ses auteurs les foudres de certains parlementaires.
Du 6 avril au 5 juillet 1994, Runyinya Barabwiriza était resté bloqué à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, en tant que membre de la délégation du président Habyarimana tué dans l?attentat contre son avion à son atterrissage à Kigali dans la soirée du 6 avril.
"Il n’avait pu revenir au Rwanda que le 5 juillet 1994, pour s?installer d?abord à Cyangugu (sud-ouest), dans la zone humanitaire française, "Zone Turquoise", avant de se rendre à Kigali où il fut arrêté le 8 septembre 1994.
Originaire de la préfecture de Gikongoro (sud), Runyinya Barabwiriza a fait ses études supérieures à l’Université nationale du Rwanda, puis à l?Université Catholique de Louvain, en Belgique et enfin à l’Université de Gembloux, toujours en Belgique.