Réunion de l’UA : Gbagbo se fait remplacer par Affi N’Guessan, Ouattara attendu

Selon son entourage, Laurent Gbagbo n’assistera pas personnellement à la réunion prévue jeudi à Addis Abeba, qui doit se dérouler avec le panel de chefs d’État de l’Union africaine (UA) sur la crise postélectorale ivoirienne et les présidents du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’organisation. Le président sortant devrait être remplacé par Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI). « M. Affi a quitté Abidjan en compagnie d’Alcide Djédjé » [ministre des Affaires étrangères de M. Gbagbo, NDLR], a indiqué Eric Ané, conseiller en communication de Affi N’Guessan.

Méfiant, Laurent Gbagbo ne s’aventure pas en dehors de la Côte d’Ivoire « en raison de la dégradation de la situation sécuritaire interne », a ajouté Ané. De son côté, le président élu Alassane Ouattara, retranché au Golf Hotel d’Abidjan, a accepté l’invitation. Autre personnalité conviée, Paul Yao N’Dré, le président du Conseil constitutionnel, n’a quant à lui pas encore dévoilé ses intentions. Il n’a cependant pas été vu à l’aéroport avec MM. Affi et Djédjé.

Manifestations de femmes

Les cinq chefs d’État africains du panel doivent prendre des décisions « contraignantes » d’ici fin mars pour trouver une issue à la crise, mais ils se retrouveront dès mercredi à Addis Abeba pour « finaliser les positions qu’ils doivent présenter au CPS jeudi », a-t-on appris auprès de l’UA, alors que la situation sécuritaire est toujours aussi critique dans le pays. Au point que les craintes d’un retour à la guerre civile en Côte d’Ivoire sont partagées par tous les observateurs et par l’ONU.

Plusieurs milliers de femmes pro-Ouattara ont manifesté mardi dans l’intérieur du pays et à Abidjan, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, pour dénoncer la mort de sept manifestantes le 3 mars à Abobo, après la répression des forces fidèles à Laurent Gbagbo. Dans le quartier populaire de Koumassi (sud d’Abidjan), plus d’un millier de femmes, la plupart vêtues de blanc et avec un bandeau rouge autour de la tête, ont également marché dans le calme, en chantant. « Nous n’allons pas cesser de manifester jusqu’à ce que Laurent Gbagbo parte », a assuré une organisatrice. Mais à Treichville, des tirs nourris ont été entendus dès la fin de la manifestation.

Crise humanitaire à l’ouest

Dans l’ouest du pays, la situation restait tendue après les combats des derniers jours. Des éléments des Forces nouvelles (FN) se sont affrontés lundi aux miliciens et aux forces armées de Gbagbo vers la ville de Blolékin. Dimanche, les FN avaient pris Toulépleu, à quelques dizaines de km de là, près du Liberia.

A la frontière, la situation humanitaire est extrêmement difficile. Les violences dans l’ouest ont fait fuir depuis fin 2010 quelque 75 000 Ivoiriens vers le Liberia, dont la moitié depuis fin février, a alerté le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés. « Des familles entières » traversent désormais la frontière alors qu’en décembre, au début de la crise, la majorité des réfugiés étaient des « femmes et des enfants », affirme l’agence onusienne.

 

www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20110308165910/ua-manifestation-laurent-gbagbo-forces-nouvellesreunion-de-l-ua-gbagbo-se-fait-remplacer-par-affi-n-guessan-ouattara-attendu.html

Dejar un comentario

Tu dirección de correo electrónico no será publicada. Los campos obligatorios están marcados con *