Jeune Afrique, 3 de Junio- Selon ce collectif d’une dizaine d’ONG locales, des "témoignages" ont indiqué que Floribert Chebeya a été "retrouvé tôt (mercredi) matin sur la banquette arrière (de son) véhicule, les mains menottées derrière le dos, le pantalon et le sous-vêtement rabaissés sur les genoux", sur une route à l’ouest de Kinshasa.
Le chauffeur qui accompagnait M. Chebeya aurait également été retrouvé mort jeudi matin à un autre endroit de Kinshasa, d’après ces ONG. Interrogée par l’AFP, la police n’a pas confirmé cette information.
Le président de la VSV avait disparu, avec son chauffeur, mardi vers 21H00 (20H00 GMT), après s’être rendu à l’inspection générale (IG) de la police nationale congolaise (PNC), où il devait, selon la VSV, rencontrer l’inspecteur général, le général John Numbi.
M. Chebeya avait appelé sa femme au téléphone vers 17H00 pour lui dire qu’il était arrivé à l’IG, avant d’échanger, peu avant 20H00, des SMS avec elle, indiquant notamment qu’il n’avait "pas pu rencontrer l’IG" et qu’il se dirigeait vers l’Université pédagogique nationale.
A partir de 21H15, il n’a plus répondu aux appels sur son téléphone et celui du chauffeur était fermé.
Les SMS envoyés par M. Chebeya étaient "non signés, contrairement à ses habitudes", selon les ONG, doutant que ce soit bien lui l’auteur des messages.
A la suite de cet "assassinat ignoble", le collectif demande au gouvernement congolais de "mettre sur pied une commission d’enquête mixte et impartiale, composée des inspecteurs de la PNC, des défenseurs des droits de l’Homme, des représentants de la communauté internationale, en vue de faire toute la lumière" sur l’affaire.
Floribert Chebeya, âgé de 47 ans et père de 5 enfants, avait commencé à militer pour la défense de droits de l’Homme quand il était étudiant en commerce à Kinshasa, au début des années 1980.