Jeune Afrique, 23 de Abril- Ces détenus sont proches du Front Polisario, mouvement qui réclame l’indépendance du Sahara occidental.
"L’état de santé de trois grévistes s’est détérioré", a affirmé jeudi à l’AFP l’un des avocats, Me Mohamed Sebbar. Selon Me Sebbar, "le sixième détenu a récemment mis un terme à la grève de la faim parce qu’il souffre de diabète".
Dans un communiqué conjoint parvenu à l’AFP à Rabat, sept autres avocats marocains ont affirmé que "l’état de santé des grévistes de la faim s’est aggravé".
"La visite aux prisonniers nous a permis de constater la gravité de l’état de santé des détenus qui se traduit par la perte de poids, de conscience, des maux de tête et des douleurs physiques", ont-ils indiqué. Les sept avocats ont affirmé avoir "tenté sans succès de les amener à renoncer à la grève de la faim".
Une délégation de l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH) basé à Rabat avait rendu visite début avril aux six détenus sahraouis. Ces derniers réclament des autorités judiciaires qu’elles fixent le "plus rapidement la date de leur procès ou qu’elles les libérant", selon Me Sebbar.
Les six activistes ainsi qu’une femme qui a récemment bénéficié de la liberté provisoire avaient été arrêtés en octobre à Casablanca à leur retour d’une visite aux camps de Tindouf (sud-ouest algérien) contrôlés par le Front Polisario. Le parquet les considère comme des ressortissants marocains et les accuse de "trahison et d’intelligence" avec l’étranger.
Contacté par l’AFP, le ministre de la Communication Khalid Naciri, qui est également porte-parole du gouvernement, a déclaré que les six détenus sahraouis font "l’objet d’une procédure judiciaire en cours, celle-ci étant entourée de toutes les garanties de droit".
"Cette grève de la faim n’est qu’un chantage qui n’a pas de raison d’être", a-t-il conclu.
Selon Me Sebbar, les vingt-sept autres sahraouis qui étaient également en grève de la faim dans les différentes prisons marocaines "ont cessé leur mouvement pour différentes raisons". Selon lui, la "plupart d’entre eux sont des détenus de droit commun".
Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc qui propose une large autonomie pour mettre fin au conflit. Rabat refuse l’indépendance contrairement au Front Polisario, soutenu par l’Algérie.