Extradition d’Agathe Habyarimana: «le dossier est vide», selon son avocat

Jeune Afrique, 3 de Marzo- L’arrestation mardi d’Agathe Habyarimana, la veuve du président rwandais assassiné en 1994, sur la demande de Kigali en vue de son extradition, s’appuie sur un dossier "vide", les accusations de génocide à son encontre n’étant pas étayées, a affirmé mercredi son avocat.

"Le dossier est vide, il n’y a rien dedans. Il n’y a pas un rapport, pas un compte-rendu, pas un témoignage, rien", a déclaré Me Philippe Meilhac à l’AFP.

Brièvement interpellée mardi, Mme Habyarimana a été présentée au parquet général de la cour d’appel de Paris en vertu d’une demande d’arrestation provisoire du Rwanda en vue de son extradition.

Le mandat d’arrêt international à son encontre vise les chefs de génocide, de complicité de génocide, d’association de malfaiteurs en vue de la commission d’un génocide et de crime contre l’humanité. Kigali doit maintenant présenter une demande formelle d’extradition.

"Quand on présente une demande de ce type-là, ou on l’étaie dès le début ou alors c’est un coup politique", juge l’avocat.

Les faits qui lui sont reprochés par Kigali s’étendent du 1er octobre 1990, date du début de l’offensive de la rébellion du FPR contre le régime Habyarimana, au 9 avril 1994, date de l’évacuation d’Agathe Habyarimana vers la France. Pour l’avocat, "on ratisse le plus large possible mais il n’y a aucun détail: où, quand, comment".

Mme Habyarimana est fréquemment présentée comme une membre éminente de l’"akazu", le premier cercle du pouvoir hutu qui a planifié et mis en oeuvre le génocide.

"On dans la même situation depuis des années, on l’affuble d’une étiquette de génocidaire et personne n’étaie rien du tout", explique Me Meilhac, déplorant la situation "ambiguë" face à l’enquête pour génocide la visant en France depuis deux ans mais dans le cadre de laquelle elle n’a jamais été entendue.

"Le rôle d’Agathe a toujours été associé à celui de son frère Protais. Or celui-ci a été acquitté par le TPIR", plaide-t-il.

Surnommé "Monsieur Z", Protais Zigiranyirazo était présenté par l’accusation du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) comme la principale figure du cercle présidentiel ayant planifié le génocide. Condamné en première instance, il a été acquitté en novembre en appel.

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