Togo: début du procès du «coup d’Etat familial» déjoué de 2009 Lire l’article sur Jeuneafrique.cTogo: début du procès du «coup d’Etat familial» déjoué de 2009

Le procès d’un présumé coup d’Etat déjoué en 2009 au Togo s’est ouvert jeudi matin à la Cour suprême de Lomé en présence du principal suspect, le demi-frère du président Faure Gnassingbé, Kpatcha Gnassingbé, qui comparaît pour la première fois.
Le président de la Cour suprême Abalo Pétchélébia a déclaré l’audience ouverte peu après 08H30 GMT.
Kpatcha Gnassingbé, ex-ministre de la Défense et l’un des nombreux fils du général Gnassingbé Eyadema qui règna d’une main de fer pendant 38 ans, est accusé d’être le cerveau d’une tentative de putsch contre Faure Gnassingbé, à la tête de l’Etat depuis la mort de leur père en 2005.
Au total trente-deux "personnalités civiles et militaires" sont poursuivies dans cette affaire. Parmi elles, un autre demi-frère du président, Essolizam Gnassingbé, qui dirige une structure de communication à Lomé et le général à la retraite Assani Tidjani, ancien chef d’Etat-major des Forces armées togolaises.
Le général Tidjani, arrêté le 22 juillet, était présent à cette audience publique, selon un correspondant de l’AFP qui a vu un grand nombre des inculpés au tribunal. Il n’était pas clair si tous étaient présents.
Ils sont poursuivis pour "tentative d’attentat contre la sûreté de l’Etat, groupement de malfaiteurs, rébellion, violences et complicité", et encourent selon des sources judiciaires la prison à perpétuité, peine maximale depuis l’abolition en 2009 de la peine de mort dans le pays ouest-africain.
Selon des sources proches de la famille Gnassignbé, trois cousins du chef de l’Etat figureraient également parmi les suspects.
Les circonstances du coup d’Etat présumé, alors que le président s’apprêtait à se rendre en Chine, restent obscures.
Dans la nuit du 12 au 13 avril 2009, un raid avait été mené contre le domicile de Kpatcha, officiellement pour arrêter des personnes soupçonnées d’"atteinte à la sûreté de l’Etat".
Kpatcha avait été arrêté le 15 devant l’ambassade américaine où il tentait de trouver refuge. Deux jours plus tard, le président, qui n’a jamais cité le nom de son demi-frère dans cette affaire, a remercié des "pays étrangers et amis" pour avoir prévenu Lomé "de l’imminence" du coup d’Etat.
Essolizam avait été remis en liberté provisoire au mois d’avril.
Un autre demi-frère du chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Rock Gnassingbé, avait lui été limogé avec six autres chefs de garnison peu après le "coup" raté.
Selon des sources proches de la famille Gnassingbé, trois cousins du chef de l’Etat seraient parmi les inculpés.
Cinq avocats se sont constitués pour défendre les inculpés, selon l’un d’entre eux, Me Zeus Ajavon. Il s’agit de trois Togolais ainsi que de deux Français, Me Mario Stasi, ancien bâtonnier au barreau de Paris et Me Christian Charrière-Bournazel, et de trois Togolais.
Cinq avocats assurent la défense de l’Etat Togolais: deux Togolais, un Béninois, un Sénégalais et le Français Pierre Haïk. Selon des sources proches du dossier, ils seront présents.
Soulignant des rivalités croissantes et connues entre Faure et Kpatcha, des analystes ont estimé que l’affaire s’apparentait avant tout à des règlements de compte familiaux.
Face à une justice jugée peu indépendante, ils ont douté que le procès ferait réellement la lumière sur cet épisode.
Faure Gnassingbé avait été installé dans le fauteuil présidentiel par l’armée en février 2005, quelques minutes après l’annonce de la mort du général Eyadéma. Elu une première fois en avril 2005, il a été reconduit en 2010 à la tête du pays d’environ 6,5 millions d’habitants.

 

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