Somalie: le Premier ministre veut plus de temps pour «défaire» les shebab

En poste depuis trois mois, l’actuel gouvernement (TFG) "est le plus efficace et le plus professionnel des cabinets mis en place ces vingt dernières années", a assuré M. Mohamed, au cours d’un entretien avec la presse jeudi soir à Mogadiscio.

"Mais nous sommes arrivés aux affaires récemment, nous n’avons pas encore atteint nos objectifs. Nous avons encore besoin de temps pour défaire les insurgés shebab, c’est notre première priorité", a-t-il expliqué, en référence à la fin du mandat des institutions de transition, prévue théoriquement en août.

Lundi, le TFG avait officiellement annoncé la prolongation unilatérale de son mandat pour un an, jusqu’en août 2012.

Les mandats du TFG, du parlement de transition (en place depuis 2004) et celui du président Sharif Cheikh Ahmed (élu début 2009 par le parlement entre-temps élargi aux islamistes modérés), doivent s’achever en août 2011 après avoir déjà été prolongés de deux ans.

Le Parlement avait décidé unilatéralement début février de prolonger de trois ans son mandat, provoquant la condamnation de la communauté internationale, très critique sur le très médiocre bilan de ces institutions.

"La solution est de prolonger d’un an le mandat du gouvernement, jusqu’en août 2012 (. . . ), car sur le terrain nous sommes toujours en guerre" contre les shebab, a souligné M. Mohamed, lors de cet entrevue à son bureau de Villa Somalia, enceinte qui abrite également la présidence, à quelques centaines de mètres de la ligne de front.

"D’ici là, nous accomplirons un certain nombre de tâches", a poursuivi le Premier ministre, citant la rédaction d’une nouvelle Constitution ou la relance des services publics.

M. Abdullahi Mohamed avait été nommé en novembre 2010 en remplacement d’Omar Abdirashid Sharmarke, démissionnaire après un interminable conflit avec le président Sharif qui avait paralysé pendant de longs mois le fonctionnement des institutions.

Soutenu à bout de bras par la communauté internationale, le TFG n’exerce son autorité que sur quelques quartiers de Mogadiscio, avec le soutien des quelque 9. 000 hommes de la force de l’Union africaine (Amisom), face aux insurgés shebab qui contrôlent la quasi-totalité du centre-sud de la Somalie et une grande partie de la capitale.

L’Amisom et les forces pro-TFG ont lancé mi-février une vaste offensive sur plusieurs fronts, dont Mogadiscio, où elles ont notablement progressé, a constaté un journaliste de l’AFP.

"Avec l’aide de l’Amisom, nous gagnons chaque jour du terrain face aux shebab", a souligné le Premier ministre: "nous sommes capables aujourd’hui de vaincre l’ennemi, et de gagner les coeurs et les esprits de la population".

"Nos militaires et les fonctionnaires ont été payés ces trois derniers mois, ce qui n’était pas arrivé depuis 20 ans, nous avons une politique de tolérance zéro pour la corruption", a assuré M. Mohamed.

"Regardez la ville, les gens qui reviennent", a-t-il lancé, désignant l’activité commerciale en zone TFG et les travaux d’aménagement réalisés ces derniers mois par la municipalité, comme l’éclairage public sur les grands axes, les réparations de route ou les collectes d’ordures.

"Si nous partons maintenant avant d’avoir fini notre travail, je suis convaincu que les shebab en tireront profit", a-t-il mis en garde: "les choses avancent lentement, je ne peux pas faire de miracle, j’ai besoin de plus de temps".

 

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