Peines maximum attendues dans le procès des membres du clan Ben Ali-Trabelsi

Les plaidoiries se sont achevées mercredi dans le procès de 23 proches de Ben Ali, dont l’ancien chef de la Sécurité, Ali Seriati. La défense demande des non-lieu mais le procureur exige la fermeté absolue contre les prévenus. Le jugement est attendu ce vendredi.
Lors du dernier jour du procès de 23 proches de l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali et de sa femme Leïla Trabelsi, le procureur a demandé l’application de la « peine maximum ». Les plaidoiries marathon de la défense devant le tribunal de première instance de Tunis ont duré près de neuf heures mercredi.
Poursuivis pour faux, tentative de fuite et possession illégale de devises, l’ex-chef de la sécurité présidentielle Ali Seriati et ses co-accusés, dont plusieurs sœurs et neveux de l’ex-première dame arrêtés à l’aéroport de Tunis-Carthage le 14 janvier alors qu’ils tentaient de fuir le pays en possession d’argent et de bijoux, risquent de six mois à cinq ans de prison et encourent de fortes amendes. Le procès s’était ouvert le 26 juillet et le jugement doit être rendu ce vendredi.

Imed Trabelsi en T-shirt
Les avocats de la défense ont demandé le non lieu et l’annulation des poursuites pour « vices de forme ». Déjà été condamné à quatre ans de prison pour détention et consommation de drogue, Imed Trabelsi portait à l’audience une barbe de plusieurs jours, un simple T-shirt et un jeans bleus. Visiblement secoué par sa détention, le neveu chéri de Leïla Trabelsi a crié en pleine audience pour « un procès équitable et public » avant d’être immédiatement rappelé au silence par le tribunal. Plus discrètes, neuf femmes du clan comparaissaient vêtues de sefsari, un voile blanc leur dissimulant corps et visages.
Le général Ali Seriati, menotté, avait l’air quant à lui complètement abattu. L’ex-sécurocrate de Ben Ali, poursuivi par ailleurs pour des chefs d’inculpation graves tels que complot contre la sécurité intérieure de l’État, incitation à commettre des crimes et provocation au désordre, comparaissait dans ce procès pour complicité et falsification de passeports dans le cadre de la fuite en Arabie-Saoudite de l’ex-raïs avec sa famille restreinte. Il avait été arrêté le 14 janvier à l’aérodrome militaire de l’Aouina, d’où il avait fait décoller l’avion de la famille présidentielle.

Homme providentiel
L’un de ses avocats, Abdelkrim Kahloul, voit en lui un homme providentiel pour la Tunisie. « Il ne doit pas être seulement innocenté mais élevé au rang de héros de la révolution », a-t-il lancé, suscitant des chahuts dans une salle d’audience archi-comble. Selon son fils Samir, pilote d’avion et présent à l’audience, Seriati serait « victime d’une mise en scène », car il « se plaignait souvent en privé des abus de Leïla Trabelsi et de Sakhr el-Materi », gendre du couple réfugié à l’étranger, a-t-il dit.
Outre les 23 prévenus incarcérés, neuf autres proches du clan – trois femmes et six hommes – ont comparu en état de liberté. Parmi eux, la veuve de Moncef, frère aîné de Ben Ali connu pour avoir été condamné en France dans l’affaire dite « couscous connection » de trafic de drogue en 1992.

 

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