Les Nigériens votent dans le calme pour porter un civil à la présidence

 Vers 08H00 (locales, 07H00 GMT), le chef de la junte aux commandes depuis un an, le général Salou Djibo, qui n’était pas candidat, a donné le coup d’envoi du scrutin en votant à la mairie de Niamey.

Appelant les quelque 6,7 millions d’électeurs à voter "massivement", il a exprimé son "espoir parce que c’est un nouveau départ pour le Niger".

Selon de premières informations, la mobilisation pour cette présidentielle couplée à des législatives a été relativement faible dans la capitale mais assez forte dans les grandes villes de l’intérieur.

Après avoir voté dans un quartier populaire de l’ouest de Niamey, Djibo Hadjara, enseignante d’une trentaine d’années, formait un voeu: "que le nouveau président aide les pauvres et surtout les enseignants et les élèves".

"Ces élections se sont passées dans le calme et la tranquillité", a déclaré à l’AFP Gousmane Abdourahamane, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

"Dans l’ensemble tout s’est bien passé", a-t-il dit, reconnaissant toutefois de "petits problèmes" tels que des bulletins de vote manquants dans certains bureaux.

Des incidents ont cependant eu lieu dans dans la région de Tahoua (ouest). Dans la commune d’Illéla, des délégués de partis ont été "maltraités et molestés", ont indiqué des responsables locaux, faisant état de trois blessés.

A Tassara, "17 bureaux de vote n’ont pas ouvert. Des villageois ont saccagé le matériel électoral et des urnes ont été emportées", a déclaré M. Abdourahamane.

La Céni se donne "quatre jours pour proclamer les résultats provisoires", a indiqué son président. D’ici mercredi de grandes tendances pourraient être connues.

Cinquante ans après l’indépendance de cette ex-colonie française abonnée aux coups d’Etat, dix candidats se disputaient le fauteuil présidentiel.

Dans ce pays enclavé du Sahel, l’un des plus pauvres du monde, quatre hommes faisaient figure de favoris: Mahamadou Issoufou, opposant historique arrivé en tête aux municipales le 11 janvier, deux ex-Premiers ministres de M. Tandja, Seini Oumarou et Hama Amadou, et Mahamane Ousmane, premier président démocratiquement élu (1993-1996).

Le trio Oumarou/Amadou/Ousmane s’est engagé à soutenir celui d’entre eux qui arriverait au second tour, prévu le 12 mars. L’investiture du nouveau président est fixée au 6 avril, clôturant la transition engagée par la junte.

Au pouvoir de 1999 à 2010, M. Tandja, qui avait créé une grave crise en cherchant à se maintenir au-delà de son second et dernier quinquennat légal, a suivi la bataille depuis la prison de Niamey où il a été jeté mi-janvier. Soupçonné de malversations financières, il était retenu depuis le putsch dans une villa dans l’enceinte de la présidence.

Mais Seini Oumarou, candidat du parti du président déchu, a estimé qu’"il n’y a aucune raison" que le "prisonnier politique" Tandja "reste en prison après les élections".

Dans ce pays très pauvre, frappé par des crises alimentaires cycliques mais qui est pourtant l’un des premiers producteurs d’uranium au monde, le prochain chef de l’Etat aura des défis immenses à relever.

Il devra notamment tenter d’enrayer la menace grandissante d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui multiplie les rapts d’Occidentaux au Sahel. Les jihadistes ont enlevé le 7 janvier deux jeunes Français, tués le lendemain lors d’un sauvetage manqué au Mali. Le rapt était survenu en plein Niamey, une première.

 

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