Le président Mugabe se fait taper sur les doigts par ses confrères d’Afrique australe

La détérioration de la situation au Zimbabwe était le principal sujet d’un sommet réunissant le président namibien Hifikepunye Pohamba, président en exercice de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), et ses homologues mozambicain Armando Emilio Guebuza, sud-africain Jacob Zuma et zambien Rupiah Banda, membres de la "troïka", l’organe de sécurité de la SADC.

Les quatre présidents ont entendu M. Mugabe et son éternel rival Morgan Tsvangirai, devenu Premier ministre en février 2009 à la faveur d’un accord de partage du pouvoir parrainé par la SADC.

Leur fragile coalition semble vivre ses derniers instants, les deux camps appelant à la tenue rapide d’élections.

Morgan Tsvangirai, qui vient d’effectuer une tournée régionale pour plaider sa cause, a mis en avant le harcèlement dont font à nouveau l’objet ses partisans, jusqu’aux ministres appartenant à son parti.

Il a, semble-t-il, été entendu, puisque la déclaration finale du sommet de Livingstone est particulièrement dure pour Robert Mugabe –qui n’est cependant pas directement cité.

"Il doit immédiatement être mis fin à toute violence, intimidation, discours de haine, harcèlement, et toute autre action contraire à la lettre et à l’esprit de l’accord" de partage du pouvoir, écrivent les dirigeants d’Afrique australe, qui déplorent "entre autres, le retour de la violence, des arrestations, de la violence et des intimidations au Zimbabwe".

Faisant part de leur "impatience", ils engagent les deux camps à "créer un environnement propice à la paix, la sécurité et à la libre activité politique".

La SADC, qui s’engage à surveiller la situation au Zimbabwe de très près, assistera en outre le pays pour rédiger une "feuille de route" devant garantir la tenue d’un scrutin libre et équitable. C’était une revendication de Morgan Tsvangirai, qui craint que le pays ne retombe dans le climat de violences qui avaient endeuillé le scrutin de 2008.

Aucun des dirigeants présents jeudi à Livingstone n’a souhaité faire de commentaires. En quittant les lieux, Morgan Tsvangirai souriait, contrairement à son adversaire.

Dans son discours inaugural, le président zambien Rupiah Banda avait souligné la nécessité, "au niveau de la SADC, (de) continuer à consolider la démocratie", estimant que l’organisation régionale "devrait pouvoir apporter des solutions maison là où il y a des problèmes de gouvernance ou des disputes électorales".

"S’il y a quelque chose que nous devons apprendre des soulèvements en cours au nord de notre continent, c’est que les attentes légitimes des citoyens de nos pays ne peuvent pas être considérées comme acquises", avait-il lancé.

La troïka a également discuté de la situation à Madagascar, enlisée dans une crise politique depuis le renversement par le chef de l’opposition Andry Rajoelina du président Marc Ravalomanana avec l’appui de l’armée il y a deux ans.

Elle a rappelé la nécessité de rejeter toute forme de violence pendant la transition devant conduire à des élections libres et démocratiques, et a annoncé la prochaine tenue d’un sommet extraordinaire consacré à la Grande Ile.

 

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