Elections générales en Tanzanie: Kikwete et son parti grands favoris

Jeune Afrique, 28 de Octubre-  Quelque 19 millions de Tanzaniens sur une population totale de 43,7 millions d’habitants sont attendus aux urnes pour le quatrième scrutin depuis le retour au multipartisme en 1992, afin de désigner le chef de l’Etat, les députés et les conseillers municipaux de ce pays d’Afrique de l’Est grand comme près de deux fois la France.

M. Kikwete, 60 ans, brigue un second mandat de cinq ans au nom de la formation au pouvoir depuis 1977, Chama cha mapinduzi (CCM-Parti révolutionnaire).

Il fait face à six opposants dont les principaux sont le prêtre catholique défroqué Wilbrod Peter Slaa du CHADEMA (Parti pour la démocratie et le développement), donné deuxième par les sondages avec 10% des voix, suivi de l’économiste Ibrahim Lipumba, du Front civique uni (CUF).

S’il apparaît assuré d’une large réélection, Kikwete ne réitèrera sans doute pas son score de 80% obtenu en 2005, une partie de la population lui reprochant de ne pas avoir tenu sa promesse de relever le niveau de vie de ses concitoyens.

Selon l’Union européenne, plus de 30% des Tanzaniens vivent en dessous du seuil de pauvreté, en dépit d’une croissance de 5 à 7% depuis 2000, d’énormes potentiels agricoles et touristiques et de richesses minérales. L’agriculture emploie encore aujourd’hui 80% de la main d’oeuvre.

Si la campagne s’est jusqu’à présent déroulée pacifiquement, le président Kikwete a toutefois mis en garde contre toute tentative d’alimenter rivalités religieuses ou ethniques, alors que le pays est resté à ce jour un des plus stables et calmes d’Afrique depuis son indépendance en 1961.

"La police et l’armée ne viendront jamais vous embêter si vous continuez à parler de construction de ponts, d’abduction d’eau ou installations électriques. Mais si vous commencez à parler d’effusion de sang, ils viendront vous chercher", a-t-il averti.

Le chef d’état-major tanzanien avait également prévenu au début du mois que son armée était "tout à fait prête à s’occuper de quiconque violerait la loi et briserait la paix" dans le pays. Il faisait référence à des propos du chef du CHADEMA, Freeman Mbowe, qui venait de menacer que "du sang serait versé" en cas de fraude électorale.

Les élections se déroulent cependant généralement dans le calme sur la partie continentale de la Tanzanie (l’ex-Tanganyika de l’époque coloniale). En revanche, elles ont donné lieu régulièrement à des violences sur l’archipel semi-autonome de Zanzibar qui, en plus du président de l’union, doit élire le même jour son propre président et ses députés.

Les Zanzibarites ont toutefois décidé fin juillet par voie référendaire d’inscrire le partage du pouvoir dans leur constitution afin de prévenir les affrontements post-électoraux. Cet amendement crée deux postes de vice-président répartis au prorata entre les deux partis en tête des scrutins parlementaires.

En Tanzanie continentale, l’opposition a axé sa campagne sur la dénonciation de la corruption. Wilbrod Slaa, le candidat du CHADEMA, a été, avec un groupe d’autres députés, à l’origine d’une enquête sans précédent qui a conduit début 2008 à l’éviction du Premier ministre Edward Lowassa.

Ibrahim Lipumba, qui entre dans la course pour la quatrième fois, n’a cessé également de dénoncer la corruption mais son discours est apparu loin d’être aussi percutant que celui de Slaa.

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