Difficile de souscrire une assurance-vie en Afrique du Sud après un test HIV positif Lire l’article surDifficile de souscrire une assurance-vie en Afrique du Sud après un test HIV positif

 Il y a une vie après un test positif du sida et elle peut durer longtemps. Mais souscrire une assurance-vie pour couvrir ses proches ou sa maison reste aléatoire, même en Afrique du Sud, pays le plus touché par l’épidémie et où une gamme spécifique d’assurances existe depuis dix ans.
Des progrès médicaux considérables ont été accomplis, observe Pieter Coetzer, représentant sud-africain au congrès mondial des assureurs vie (ICLAM).
"Sous réserve de prendre strictement les antirétroviraux prescrits, le VIH est rapidement en train de devenir une maladie chronique que l’on sait traiter comme le diabète ou tant d’autres", explique-t-il dans une réponse écrite à l’AFP.
"Et l’on peut s’attendre à une nouvelle génération d’assurance à tarifs abordables pour les gens séropositifs sous traitement antirétroviral", dit-il.
Les trois principaux assureurs sud-africains sont déjà sur le créneau, Old Mutual, Sanlam, Metropolitan, le plus souvent avec un sous-traitant spécialisé.
L’Afrique du Sud est le seul pays à proposer des assurances spéciales VIH+.
Sur le papier, cela semble idéal. AllLife propose ainsi une assurance "à partir de 150 Rands par mois" pour "un capital de 100. 000 à 3 millions de Rands", soit 15 euros par mois pour un capital de 10. 000 à 300. 000 euros.
"Ils mentent", assure Yvette Raphael parlant des assureurs en général. "J’ai essayé à plusieurs reprises de prendre une assurance vie, d’abord pour ma maison en 2005 à cause du prêt. Ils m’ont donné des tarifs incroyables, alors au bout d’un moment, j’ai arrêté de payer et j’ai laissé tomber", dit-elle à l’AFP.
Splendide trentenaire, Yvette est séropositive et loin d’être un cas isolé dans un pays où près de 17% des adultes sont porteurs du VIH en 2011.
"Je voudrais bien savoir qui est séropositif et peut avoir une assurance vie pour 150 Rands. Ca n’existe pas, c’est juste de la publicité pour attirer les gens. Ensuite les gens sont désespérés, ils pensent à leurs enfants et ils payent", ajoute Yvette, qui a deux enfants de 6 et 12 ans.
"Lorsque j’ai précisé que j’étais séropositive, on m’a dit que l’assurance me coûterait 2. 500 Rands par mois (250 euros)", poursuit la jeune femme.
Interrogé par l’AFP, Ross Beerman, PDG d’AllLife, dont toute la clientèle est séropositive, assure qu’il a un millier d’assurés à moins de 150 Rands. Mais selon l’âge, le fait d’être fumeur ou non, et d’autres critères médicaux, l’assurance peut revenir beaucoup plus cher. En moyenne, reconnaît M. Beerman, "entre deux et cinq fois plus cher que pour une personne non infectée".
"Nous avons environ 10. 000 assurés qui payent en moyenne 250 à 450 Rands. Nous demandons aux gens de suivre leur traitement, nous leur rappelons de faire leurs analyses de sang, et globalement ils se portent mieux que la moyenne", dit-il.
"Ils ont le droit d’appeler notre assurance santé dans votre dos pour connaître nos résultats sanguins", critique encore Yvette, qui prend deux cachets matin et soir, et se porte comme un charme.
Impossible de cacher sa séropositivité. En Afrique du Sud, l’assurance peut réclamer un test post-mortem et refuser de payer en cas de séropositivité. C’est arrivé à une amie d’Yvette. "Ses enfants n’ont pas eu un sou", dit-elle.
Certaines assurances fonctionnent avec une échéance de 10 ou 20 ans. "Si tout va bien, on peut reprendre ensuite une nouvelle assurance mais on perd tout ce qu’on a payé avant" et "en fin de compte, c’est très stressant et les gens qui vivent avec le HIV se découragent", dit-elle.
Yvette aurait les moyens de payer son assurance grâce au salaire élevé (24. 000 Rands, 2. 400 euros) qu’elle gagne comme coordinatrice d’un programme d’éducation à la santé de l’université américaine John Hopkins.
"Les institutions financières font ce qu’elles veulent mais c’est contraire à la Constitution et discriminatoire. Il faut qu’elles évoluent avec les progrès de la médecine", conclut-elle.

 

www.jeuneafrique.com/actu/20111130T094241Z20111130T094240Z/JeuneAfrique.html

 

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