Béji Caïd Essebsi remplace Mohamed Ghannouchi poste de premiere ministre au

Nomination surprise à Tunis. Pour éviter que la Tunisie ne se retrouve sans Premier ministre dans un moment si critique, le président par intérim Fouad Mebazaa a nommé Béji Caïd Essebsi à ce poste, immédiatement après la démission de Mohamed Ghannouchi.

Après avoir rendu hommage à ce dernier pour avoir « servi la Tunisie dans les circonstances délicates » à la suite de la fuite de Zine el-Abidine Ben Ali, Fouad Mebazaa a affirmé que son nouveau Premier ministre était est « connu pour son patriotisme, sa fidélité et son abnégation au service de la patrie ». Il devra mener le pays vers des élections, prévues à la mi-juillet.

Cinq morts dans des affrontements

La démission de Mohamed Ghannouchi, qui avait longtemps exercé les fonctions de Premier ministre sous l’ancien régime et était resté en poste après sa chute, a été accueillie avec soulagement par l’opposition et les manifestants.

En fin de semaine dernière, la contestation contre lui avait franchi un nouveau pallier avec une immense manifestation sur la place de la Kasbah de Tunis, devant le Premier ministère. En marge des rassemblements, des affrontements entre protestataires et forces de l’ordre ont fait au moins cinq morts.

C’est peut-être ce qui a décidé Mohamed Ghannouchi à quitter son poste. « Je ne serai pas le Premier ministre de la répression », a-t-il déclaré à la presse en annonçant sa démission. Il a mis en garde contre un « complot » tramé contre « la révolution ».

Profil du nouveau Premier ministre

La haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères Catherine Ashton a salué la nomination de Béji Caïd Essebsi et s’est félicitée que des élections soient prévues avant la mi-juillet.

Mais cette nomination ne fait pas l’unanimité. Au cours de sa longue carrière, Béji Caïd Essebsi a occupé, entre autres, les fonctions de ministre des Affaires étrangères, de l’Intérieur et d’ambassadeur à Paris. Il aujourd’hui 84 ans et l’avantage d’avoir arrêté sa carrière politique après l’accession de Zine el-Abidine Ben Ali au pouvoir.

Le secrétaire général adjoint de la puissante Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), Ali Ben Romdhane, s’est dit « surpris » de cette nomination « rapide et sans consultation ».

« Comment peut-on s’assurer l’entente souhaitée pour sortir la Tunisie de la situation difficile lorsque le président ne se donne pas au moins 24 heures pour des consultations sur la désignation d’un Premier ministre, quel qu’il soit ? », s’est-il interrogé.

« Mohammed Ghannouchi n’était pas à sa place » et sa démission « va calmer l’opinion publique », a toutefois estimé le syndicaliste de l’UGTT, Abdel Jalil Bedoui.

De fait, les affrontements entre les forces de l’ordre et des protestataires qui s’en prenaient au ministère de l’Intérieur à Tunis, se sont arrêtés à l’annonce de la démission de Mohamed Ghannouchi.

Cependant, le sit-in, qui a lieu depuis une dizaine de jours face au Premier ministère, a été maintenu par ses organisateurs.

 

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