Afrique: nouvelle stratégie française pour maintenir et gagner des marchés

Jeune Afrique, 1 de Junio- La place de l’Afrique dans les échanges commerciaux de la France s’est recroquevillée autour de 2%, après avoir occupé plus de 40% dans les années 60, et le président français Nicolas Sarkozy avait choisi d’associer à ce sommet de deux jours à Nice plus de 200 entreprises françaises et africaines.

Si les positions du pétrolier Total au Gabon ou au Congo, du groupe nucléaire Areva au Niger ou des industriels Bolloré ou Bouygues en Côte d’Ivoire ne sont pas directement menacées, Paris veut être compétitif au-delà de ses anciennes colonies.

"Ces dernières années, on a beaucoup réduit les risques pour les investisseurs en travaillant sur la gouvernance", souligne pour l’AFP Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD). La croissance en Afrique "est restée positive malgré un ralentissement" lié à la crise économique mondiale, relève-t-il.

L’arrivée massive des Chinois, qui ont décuplé leurs échanges commerciaux avec le continent en dix ans pour atteindre plus de 108 milliards de dollars fin 2008, mais aussi d’autres pays émergeants comme le Brésil ou l’Inde, a poussé Paris à réagir.

Total, qui a réalisé en Afrique sa "plus grosse croissance en terme de production et de réserves" en 2009, veut "veiller à ce que les Chinois ne soient pas seuls à venir en aide" au continent, a expliqué au journal Les Echos le PDG du groupe, Christophe de Margerie.

L’idée est aussi d’adopter une approche pragmatique, "décomplexée", avait insisté lundi Nicolas Sarkozy, en aidant le privé pour doper les secteurs de croissance et en encourageant partenariats et transferts de technologie.

"En Afrique, à chaque fois que j’investis un dollar, le retour sur investissement est de 5 dollars. Ce qui est important, c’est le climat des affaires", martèle Donald Kaberuka.

Les entreprises réunies à Nice ont adopté à ce sujet une charte visant à bannir la corruption et louant la transparence. "Des attitudes vertueuses naissent des dynamiques heureuses", a souligné à la clôture du sommet la dirigeante du patronat français (Médef) Laurence Parisot.

Pour Michel Roussin, ex-ministre français de la Coopération et cadre du géant énergétique EDF, les rencontres entre acteurs économiques ont été bénéfiques. "On sort du langage de consensus pour évoquer les vrais problèmes", a-t-il dit.

"Un enthousiasme nouveau, régénéré, est né de ce 25e sommet", a renchéri Laurence Parisot, en annonçant la création d’une association entre les patronats d’Afrique et de France.

Seule fausse note, l’absence de syndicats africains et français, invités au sommet mais trop tardivement pour accomplir "un travail sérieux", selon l’un d’entre eux.

A Nice, la France a défendu aussi son rôle de "moteur" pour un développement durable, avec la volonté de créer une dynamique avec les Africains sur les questions climatiques et la recherche de sources d’énergie propres.

Un nouveau consortium de 12 entreprises françaises (dont Areva, Total, Veolia), baptisé Africasol, a été présenté pour un projet d’électrification en Afrique subsaharienne à partir de la "concentration solaire thermodynamique". Dans ce processus, la chaleur des rayons solaires, captée par des miroirs, est convertie en vapeur et fait tourner des turbines.

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